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Déconfinement : pourquoi des sentiments antagonistes ? Le syndrome de la cabane

Dernière mise à jour : 2 mai 2022



Depuis le 11 mai, le déconfinement est enfin arrivé. Il n’est toujours pas question d’être euphorique. Rappelons-nous que le déconfinement est progressif et qu’il implique de notre part, une discipline indispensable en ce qui concerne les règles d’hygiène et de sécurité, car le virus est encore là et nous allons devoir cohabiter !

Pour autant, pas question de bouder le plaisir de retrouver certaines libertés.

Libertés dont nous avions été privés pendant ces 8 semaines de confinement.

C’est le moment d’utiliser chaque espace de liberté qui nous est rendu et bien sur, avec sagesse et en pleine conscience, pour pouvoir profiter pleinement de chaque moment plutôt que de consommer ces moments comme un dû. Retrouver les plaisirs dont nous étions privés, c’est une opportunité….. d’apprendre ou de réapprendre le bonheur des plaisirs simples, pour soi-même, pour s’apporter du mieux-être.


Malgré cela, le ressenti lié au déconfinement est très variable d’une personne à une autre. Parce que nous n’étions pas tous dans les mêmes conditions de confinement avant le 11 mai.

Pour tous, la fatigue psychologique est liée à la peur (même inconsciente) de contracter la maladie, à l’absence de contacts sociaux « physiques », et aussi à cette question qui demeure : « quand serons débarrassés de ce fichu virus ! »

Les réactions peuvent être complètement différentes.

Certains d’entre nous, peuvent le percevoir comme un soulagement et en même temps comme une nouvelle source de stress. D'où parfois, l'incompréhension de nos propres réactions.

Pas d’affolement ! C’est tout à fait normal et il possible d'apaiser vos inquiétudes s'il en est.


Pourquoi le déconfinement déclenche-t-il des réactions antagonistes ?


Pour la plupart d’entre nous, alors même que nous retrouvons plus de libertés après la frustration des 2 mois passés en confinement, nous pouvons trouver étrange de ressentir de nouveau le stress ou l’anxiété nous envahir.

Une explication : le déconfinement agit sur nous de la même manière que l’a fait le confinement mi-mars, car il bouscule de nouveau nos repères.

Ce phénomène de réactions antagonistes provoqué par le déconfinement est connu depuis le début du 20ème siècle, encore appelé, syndrome de la cabane ou de l’escargot, que l’on a observé chez les chercheurs d’or aux Etats Unis, ou encore chez les personnes qui s’occupaient des phares, au moment du retour à la civilisation.

Il correspond à la peur de sortir ou d’entrer de nouveau en contact avec des personnes extérieures après une longue période d’isolement. Le phénomène est également amplifié par la peur du virus, toujours présent à l’extérieur.


Le syndrome de la cabane n’est pas une maladie, ni un état psychologique inquiétant.

Qu’est-ce qu’il se passe dans les faits ?

Nous avons été confinés pendant plus de 8 semaines.

Bien qu’au début nous avons pu avoir quelques difficultés au moment du confinement, nous avons petit à petit trouvés de nouveaux repères et nous nous sommes adaptés à ces nouvelles contraintes, pour nous protéger du danger extérieur.

Même les plus valeureux ont pu ressentir la peur, d’autres l’anxiété en y ajoutant quelques scénarios extrêmes.

Puis notre cerveau a, petit à petit, intégré les nouvelles données pour nous mettre en sécurité.

Avec le déconfinement, les mêmes mécanismes, ou presque, sont enclenchés : les informations ont été mises à jour et la situation a changé. En tant qu’être humain, nous nous adaptons de nouveau : nouvelles normes, nouveaux repères.

D’une manière générale, ce sont les changements de régimes et d’habitudes, les efforts d’adaptation que nous devons faire, qui sont perturbants.

Alors que notre cerveau s’était adapté, habitué à un espace restreint, où nous pouvions tout contrôler (puisque restreint, en espace, en nombre de personnes), le déconfinement ouvre la porte de notre cabane et nous retrouvons un monde plus vaste, qui nous semble inconnu :

- Avec beaucoup de situations qui sont différentes, des situations que nous avons l’impression de ne pas connaître, de ne pas reconnaître puisque le contexte est différent.

- Des paramètres que nous ne pouvons pas contrôler, contrairement à notre espace privé, restreint, connu auquel nous nous sommes finalement adaptés.

- Et de surcroît avec des informations parfois contraires à celles que notre esprit avait intégrées dans la période précédente


Pour ne pas nous laisser surprendre par nos réactions, et surtout qu’elles nous soient moins désagréables. Il est donc important de les reconnaître pour pouvoir agir y remédier

De façon générale, il est possible de surmonter les manifestations liées au stress et à l’anxiété.


Quelques manifestations:

Sur le plan physique, maux de tête, tensions dans la nuque, diminution de l’appétit, problèmes gastro-intestinaux, troubles du sommeil, diminution de l’énergie, sensations de fatigue, etc…

Sur le plan psychologique et émotionnel, inquiétudes et insécurité en lien avec le virus, sentiment d’être dépassé par les évènements, impuissance, discours intérieur en décalage avec la réalité ou qui devient irrationnel, frustration, vision négative des choses ou des événements quotidiens, sentiments de découragement, d’insécurité, de tristesse, de colère…

Sur le plan comportemental, difficultés de concentration, irritabilité, agressivité, pleurs, repli sur soi, l’envie de rester isolé, difficulté à prendre des décisions, augmentation de la consommation des écrans, d’alcool, médicaments, drogues, etc...


A quoi servent-elles ?

Toutes ces manifestations qu’elles soient physiques, émotionnelles ou comportementales, sont des messages que nous envoie notre corps, des signaux d’alarme, pour nous indiquer que quelque chose ne va pas et que nous devons agir, changer quelque chose dans notre comportement ou notre façon de penser.

Le corps humain est bien fait. Dans un premier temps, il va réajuster son fonctionnement (par exemple la sécrétion d’hormones en plus petite ou plus grande quantité, l’activation de certains systèmes nerveux) pour nous aider à nous adapter et à rebondir.

Dans le cas de la peur et du stress, il faut savoir que ce sont des réactions normales.....à des situations "anormales". C’est pour cela que la plupart d’entre nous peuvent ressentir des émotions désagréables au moment de changements dans leurs rythmes ou leur mode de vie.

Dans les moments de stress ou simplement de rumination, les réseaux émotionnels vont envoyer des messages d’alerte. Notre corps humain va secréter des hormones comme l’adrénaline, ou le cortisol en plus grande quantité pour apporter plus d’énergie dans les muscles, le cerveau et nous aider à agir, nous préparer à l’action. C’est ce que l’on appelle les réactions de « fight or flight », c’est à dire de fuite ou combat.

Si nous ne faisons rien, si l’action n’est pas là, les préparatifs tournent à vide et le corps se retrouve inondé de cortisol. Ce qui provoque diverses nuisances inflammatoires, corporelles et mentales que nous avons énumérées tout à l’heure entre autres. C’est pour cela que le stress est considéré comme un phénomène aggravant des pathologies du corps et de l’esprit.

Dès lors, il est important d’apprendre à repérer les manifestations de son corps le plus tôt possible de façon à pouvoir répondre aux manifestations avant qu’elles ne s’installent.

En effet si nous n’utilisons pas les hormones que notre corps produit en situation de peur ou de stress, les manifestations peuvent perdurer... et s’aggraver.

La Sophrologie, est une méthode psycho-corporelle qui peut vous aider à retrouver davantage de sérénité dans le contexte privé et professionnel.


Il est important de prendre conscience du fonctionnement de votre corps et de votre mental.

Avec des entraînements réguliers, cette véritable méthode pratique, alliant différentes techniques, de respiration, de relaxation dynamique et de visualisation positive, le sophrologue vous aidera à protéger et entretenir votre santé physique et mentale.


Le sophrologue vous guidera vers des stratégies pratiques, personnalisées, adaptées pour :

- soulager votre mental,

- vous renforcer de l’intérieur, prendre conscience de vos propres capacités, de vos ressources pour pouvoir les développer

- protéger et réguler vos rythmes biologiques, sommeil, respiration

- apprendre à gérer votre stress et vos tensions physiques

- reconnaître et apprivoiser vos émotions, apaiser les relations avec votre entourage

- apprendre à prendre du recul pour pouvoir agir en concentrant votre énergie sur ce qui vous appartient, vous laisser la chance de vivre moins de stress


......


En attendant que nos chemins se croisent, gardez à l’esprit, que nous sommes dans une période transitoire. Le déconfinement ne signifie pas le retour à la normale mais le chemin pour y arriver. Ou du moins le chemin vers une vie plus ordinaire. Cela signifie aussi que des changements vont sans doute se produire encore dans les semaines à venir.

Une chose importante à retenir, est que l’être humain est un être sociable. Il ne peut pas rester indéfiniment confiné, isolé. Rétablir un lien social avec ceux qui nous entourent est très important pour notre moral. Nous avons fait les premiers pas qui nous permettront, de revenir petit à petit à une vie plus sereine, plus agréable que la période d’isolement, probablement avec de nouveaux repères. Ceux-ci seront dorénavant les nôtres parce que nous aurons finalement appris à vivre paisiblement en co-habitant avec le virus.


Christelle CHATELAIN - Extrait Conférence "Mieux vivre le déconfinement" - Mai 2020


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